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 La sûreté des aéroports et le jeu du mistigri

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graindesel
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graindesel
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   Posté le 17-06-2004 à 07:46:43   Voir le profil de graindesel (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à graindesel   

nous nous étions fait l'écho du rapport accablant relatif à la sûreté dans les aéroports. Dans le cadre d'un audit commandité par M. Charles de Courson, rapporteur spécial de la Commission des finances sur le budget des transports, un certain professeur Naudin, chercheur chargé de cours à la Sorbonne sur les menaces criminelles contemporaines, avait reçu pour mission de tester la sûreté des aéroports. Le test fut très concluant puisque M. Naudin a pu embarquer à douze reprises avec, dans ses bagages à main ou enregistrés, des explosifs, des couteaux, des revolvers et des pistolets (Beretta et Magnum 357).
Le tout au nez et à la barbe des services chargés d'empêcher cela…

Le rapport a été envoyé par M. de Courson au ministre des Transports en septembre 2003, le 17 exactement, et faisait ressortir un "problème manifeste de formation", "une inadaptation des mesures" ainsi que des "handicaps" tels que "la mauvaise appréhension politique des menaces terroristes" ; il suggérait notamment "d'imposer la fixation de normes communes au niveau international".

Alors, quand la presse a révélé l'affaire hier, nous avions parié sur le fait que le ministre aurait déjà pris des mesures correctives. Hé bien, pas du tout !

Le rapport, quel rapport ? Moi, pas savoir ! Et même, qui c'est qui l'a, le mistigri ? "J'aimerais bien que l'on me communique ce rapport" a dit notre ministre, ajoutant qu'il "avait beaucoup de mal à se le procurer" ..!

Bon, pour la petite histoire, le rapport avait peut-être servi à quelque fonctionnaire ingénieux… qui aurait ainsi confondu le rapport sur la sûreté dans les aéroports avec un autre rapport sur la surdité dans les aéroports (exposition au bruit des avions, et pas du tout l'exposition au bruit médiatique).

Notons qu'on ne peut parler d'attaque politicienne puisque MM. de Courson et de Robien appartiennent à la même formation politique. Et, coup de théâtre dans cette affaire grandguignolesque et abracadabrantesque, le ministre a retrouvé ledit rapport et "maintenant il l'a et il va l'analyser à fond avec ses services et les entreprises concernées ; s'il y a des réponses à donner, il les donnera". Sinon, il créera soit un nouveau label soit une nouvelle commission, promis, juré, craché…

Donc, en substance, le ministère des Transports s'est ridiculisé mais le ridicule ne tue pas, surtout à cette adresse. Ce qui est très grave par contre, c'est que rien n'a été fait pour corriger ces dysfonctionnements pouvant mettre en péril la vie des gens !

Espérons que les terroristes, les vrais, ont d'autres priorités que de venir tester aussi la sûreté de nos aéroports…

la sûreté aérienne n’est plus assurée ni financée par l’État français : la contribution financière à cette tâche – régalienne par essence – est de zéro euro depuis quelques années déjà ;

ce sont les compagnies qui payent ces prestations, mais sans pouvoir choisir leurs prestataires qui sont imposés par ceux qui encaissent les taxes (la DGAC et les aéroports, dont ADP) ;

la DGAC et ADP (pour CDG et ORY) se retrouvent encore une fois dans la situation du maître d’œuvre qui est maître d’ouvrage, de sorte que l’on ne puisse rien attendre de nouveau de leur part : ce sera toujours la faute de l’autre. C’est pourtant (à peu de chose près) la même caisse, celle qui est épinglée par la Cour des comptes chaque année, sans que cela ne gêne personne.
Les États-Unis, pays fort libéral pourtant, sont revenus, après quelques fourvoiements qui ont coûté si cher, à un concept simple : la sûreté est l'affaire de l'État fédéral.
Pour bien comprendre ce dossier, il faut comparer avec d’autres modes de transports publics. La sûreté des gares, stations de métro et autres lieux ou rassemblements publics est assurée par l’État. Ce dernier emploie un prestataire unique (les forces de l'ordre, pour simplifier) à un coût connu et fixe. Évidemment, les demandeurs de protection n'espèrent aucune ristourne ou commission…

C’est le gros inconvénient de la chose, semble-t-il.

Dans le domaine de l’aviation, on a préféré faire payer les compagnies puis confier une bonne partie des opérations de sûreté à des entreprises privées, parfois plus intéressées par le marché financier que par l'efficacité de leur mission.

Les 357 Magnum passent mieux, mais les factures aussi…

Personne n'est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre



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petitpapanoel
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petitpapanoel
244 messages postés
   Posté le 17-06-2004 à 08:08:47   Voir le profil de petitpapanoel (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à petitpapanoel   

L'incurie dans ce domaine est particulièrement grave.
Il faudrait demander confirmation au militaire du forum - latourfl je crois - mais je crois bien qu'une seule balle de magnum 357 dans un hublot à 10000 mètres et pouf!!, plus d'avion.
La décompression suffirait sans qu'il soit besoin d'explosif.

Grave.



@+
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