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|  Posté le 26-06-2004 à 22:05:58   
| Chaque année au mois de juin, depuis le milieu du XIXè siècle, c'est le même cérémonial : un commissaire-priseur emmène des Lyonnais dans les allées des trois cimetières de la ville où des caveaux funéraires délaissés sont proposés aux enchères.
La vente aux enchères, annoncée par la mairie, concerne précisément le mobilier funéraire de la tombe (pierre tombale, crucifix, plaques commémoratives). C'est elle qui permet ensuite l'acquisition, auprès des services municipaux, d'une concession sur le caveau concerné. Seuls les particuliers résidant à Lyon peuvent acheter.
"Et voici le lot n°4, avec une dalle, une plaque, une petite grille et un grand vase. Mise à prix: 500 euros hors frais", annonce Alain Milliarede, le commissaire-priseur lyonnais qui officie dans les allées ... depuis 52 ans.
Cet après-midi, il conduit une vingtaine de personnes à travers les allées du cimetière de Loyasse, sur les hauteurs de Fourvière.
Dans la petite troupe d' acheteurs potentiels, on hésite. Le caveau offre 8 places, mais le prix de la concession impressionne. Fixé à l'avance par le conseil municipal, il va de 5.650 euros pour 30 ans à 18.650 euros pour la concession perpétuelle. Sur la pierre, les noms des précédents locataires sont bien lisibles.
Daniel Genevoy, marbrier, apporte ses conseils. Finalement, une dame un peu chic se décide. En l'absence de surenchère, elle signe sur-le-champ le chèque correspondant au "mobilier", une condition pour pouvoir ensuite acheter la concession.
"La concession du caveau où mes parents sont enterrés touche à son terme, mais je n'étais pas à l'aise là-bas. Ici, je me sens bien, j'aime bien l'endroit. On amènera les parents, on couvrira tout cela, et ce sera chez nous", explique-t-elle en souhaitant rester anonyme.
La tradition de cette vente remonte au milieu du XIXe siècle. En début d'année, les conservateurs des trois cimetières lyonnais dressent la liste des caveaux à vendre.
Le plus souvent, la concession est arrivée à échéance et les ayants droit n'ont pas pu ou pas souhaité la renouveler. Mais il arrive aussi qu'une concession perpétuelle soit annulée par le conseil municipal après plusieurs procès-verbaux de constats d'abandon.
Les tombes sont alors vidées, encore heureux et les corps exhumés remis aux familles elles en font quoi ??? ou déposés à l'ossuaire du cimetière. La valeur du mobilier funéraire est évaluée, et la vente peut avoir lieu. Cette année, la ville propose une cinquantaine de caveaux.
"C'est vrai que ces caveaux sont d'occasion, ils ont accueilli d'autres corps. Cela peut mettre certains mal à l'aise, mais comme il n'y a pas de caveau neuf à Lyon, ils se vendent", explique Michel Borgue, responsable des concessions au sein des services funéraires municipaux.
M. Milliarede est pour sa part un peu déçu: "Les gens préfèrent acheter du neuf en périphérie, l'occasion intéresse moins. Autrefois, c'était plus folklorique. Tous les marbriers étaient de la fête, il y avait de véritables enchères, et quelle ambiance !"
Rien ne se perd tout se vends. Quand même un truc qui me coince, c'est une famille qui a payer et c'est la mairie qui empoche le fric
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